De FlusserPubliésArticles dans revues1976 L’appartement d’Alexandre Bonnier. Traverses

1976 L’appartement d’Alexandre Bonnier. Traverses

L’artiste et écrivain français Alexandre Bonnier (1932-1992) et sa compagne l’artiste et poétesse française Jeanne Gatard (1937) furent des amis de Flusser à partir de 1972 quand celui-ci les rencontra dans le cadre de ses contacts pour la préparation de la Biennale de São Paulo. Le couple Gatard – Bonnier travaillait à l’institut de l’Environnement, une école expérimentale inspirée du Bauhaus, et invita Flusser à plusieurs reprises à donner des conférences à l’Institut, dont la plus marquante est sans doute Le monde codifié en 1974. Jeanne Gatard aida Flusser à se faire publier dans la revue ArTitudes international, avec cinq articles : « Négritude », « La magie nègre », « Geste et sentimentalité« , « Langage et inflation verbale« , et « Cuisine, marché, théâtre« . Flusser écrivit plusieurs textes pour ses amis : « L’iconoclastie » dans Lire l’image, « Lettre à mon cher ami Alexandre Bonnier« , dans L’amour, mine de rien, et un texte inédit « Sur la politique« . Leur correspondance occupe quatre dossiers dans l’Archive Flusser[1]. Les deux ménages se rencontrèrent à maintes reprises, mais les relations se distendirent après 1979, tant avec Jeanne Gatard qui reprochait à Flusser son machisme, qu’avec Alexandre Bonnier suite au texte de Flusser dans L’amour, mine de rien (voir l’essai de Marc Lenot, « Flusser, féministe ? » dans Flusser Studies nº 37, mai 2024).

Le numéro 4 de la revue Traverses, publiée par le Centre de Création Industrielle (alors un département autonome du Centre Pompidou) avec les Éditions de Minuit, était consacré aux fonctionnalismes en dérive, avec des contributions, entre autres, de Michel de Certeau, Jean Baudrillard, François Barré, Gérard Thurnauer et Hundertwasser. Cet article, signé Wilem [sic] Flusser, en pages 123-126 de la revue, est accompagné, en page 122, d’une assez étrange photographie de Bernard Lattay (qui illustra le livre Alexandre Bonnier, peintre et écrivain 1932-1992), censée représenter l’appartement d’Alexandre Bonnier. Le texte a été traduit de l’anglais par Paule Guivarch : s’il n’existe pas de tapuscrit français dans l’Archive Flusser, il y a en effet trois tapuscrits en anglais (dans le dossier ESSAYS 1_ENGLISH-A).

Cet article s’organise en trois volets :
1. l’impression que Flusser retire de l’appartement de son ami, et en particulier des objets qui le peuplent, comme une expression à la fois consciente et inconsciente de la personnalité et de l’art de Bonnier ;
2. la dialectique sous-tendant cette impression, c’est-à-dire la distinction entre public et privé, entre sacré et profane ;
3. un diagnostic du présent et un pronostic du futur, à partir de cet appartement comme symptôme.
Pour Flusser, cet appartement constitue « un îlot de stabilité dans le flot impétueux du progrès », un refuge, c’est-à-dire un « endroit privé et sacré où la vie a un sens, »


[1] Dans les dossiers COR 100, 101, 102 & 103.

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