L’art sociologique ou la vie dialogique
Ce texte approche le thème de la communication. Flusser fait la distinction entre le discours – où il y a un émetteur et récepteur – et le dialogue – où ces rôles sont dynamiques. Pendant que le discours accepte des réponses « médiates » par des lettres aux journaux par exemple, le dialogue permet des réponses « immédiates », au sens qu’elles sont faites au même temps et aussi sans une médiation.
Flusser défend que le vrai dialogue existait en Grèce Antique, avec la relation intrinsèque entre le dialogue et la politique. La démocratie grecque c’est ce qu’il appelle l’art suprême, ou l’art sociologique. Il regrette que cet art sociologique ait été perdu et que nous ne pouvons plus penser ensemble la poésie, la démocratie, l’art et la politique, dans le public. Les dialogues contemporains sont plutôt privés et nous avons oublié le vrai sens du dialogue. C’est une dépolitisation que « ne permet que des catastrophes, des révolutions ».
Nous pouvons téléphoner et écrire des lettres, pourtant la volonté de dialoguer est plus grande que la capacité du réseau de la PTT (Postes, télégraphes et téléphones). « Mais le vrai dialogue est à la fois échange d’informations comprises, (« polemos »), et reconnaissance mutuelle, (« eros ») ». Donc, Flusser propose que nous trouvions des méthodes créatives pour le dialogue, comme les murs en Chine et à Paris de 68, retournant à l’art sociologique par la dé-massification et ré-politisation du dialogue.
« Dialoguer non pas pour échanger seulement, mais pour se reconnaitre dans autrui et reconnaitre autrui. Le dialogue non seulement comme « polemos » mais comme « eros ». L’art sociologique. »
Flusser fini en se demandant si cela est encore possible.
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