L’humanisme et le judaïsme
Selon l’annotation sous le titre du texte, il s’agit d’une réponse au « sommaire » d’Abraham Moles.
C’est un texte intéressant où Flusser définit l’humanisme comme une attitude typiquement moderne envers la position ontologique de l’homme (un être qui produit ses valeurs), alors que la religion va dans le sens inverse : l’homme réalise les valeurs qui lui sont données par Dieu (Loi) . Dans ce second sens, l’homme est médiation entre des phénomènes et des valeurs à « appliquer ». Humanisme, au contraire, l’homme n’est pas un médiateur, mais un sujet qui élabore des valeurs. Cependant, Flusser identifie dans le judaïsme une dynamique de déni plus profonde qui nie à la fois la vision religieuse et la vision humaniste. En d’autres termes, Flusser voit aussi le judaïsme comme une position existentielle face au monde qui a sa propre consistance (ce n’est pas seulement un lieu où s’appliquent des valeurs), tout comme l’homme, n’est pas seulement l’être qui médiatise, il a aussi son autonomie pour faire face au monde. Peut-être que cette complexité de la pensée juive est la raison pour laquelle le Juif et le judaïsme sont au cœur des deux anthropologies, dit Flusser.
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