1985 L’espace de la ville et les nouvelles technologies
Ce texte a été écrit par une table-ronde à Arles, passage du Mejan, 10/7/85.
Flusser propose une question : « quel effet aura la révolution informatique sur la cité, sur l’espace politique ? » Avant la révolution informatique, les informations étaient exposées à la ville (l’espace publique) et les informations étaient estoquées chez-soi (l’espace privé). Il fallait quitter le privé et entrer dans le public pour recevoir les informations, au même temps qu’il fallait privatiser les informations pour les recevoir. La dynamique de la conscience se donnait dans cette dialectique entre le « moi » et le « monde ».
Pourtant, « La révolution informatique va bouleverser cette dialectique, et par là la conscience ». L’espace public se donnera à l’espace privé, toute publication sera superflue et se bronchera sur un système de canaux. Les nouvelles technologies, comme les ordinateurs et l’intelligence artificiel, ferment la ville et par conséquent changent la conscience. Elles ont deux tendances opposées : d’un côté, la distribution vaste des informations (broadcasting), avec l’inconscience ; de l’autre côté, un échange général des informations (network), qui permet une nouvelle conscience intersubjective, sa structure encore inconnue. Alors, quelle tendance choisir ? Selon Flusser, il faut préserver et augmenter la conscience et la liberté par un effort réactionnaire de s’opposer à la révolution informatique dans le deuxième cas, où les canaux sont réversibles, « dans un dialogue universel et ouvert ». C’est cette difficile et dangereuse tâche de penser cybernétiquement que Flusser propose comme réflexion à la table-ronde.
Laisser un commentaire