Des tentes
Dans ce texte, en partant de l’étymologie du mot « tente », Flusser fait une analyse intéressante de certaines de ses caractéristiques, comme sa fluidité. Ensuite, il élargit la réflexion pour penser à la question de l’habitabilité même de l’homme dans le monde. Alors que la maison est une structure cubique (et donc, plutôt rigide), la tente est non cubique, c’est-à-dire, aléatoire, capable de changer. En bref, la tente établit une autre façon de se rapporter à l’espace et aux gens.
Dans le cube, les relations sont délimitées, il y a de la séparation. Dans la tente, il n’y a pas de distinction entre le public et le privé. Flusser ajoute en plaisantant le passage biblique (Nombres 22:21-23:30) évoquant le vent qui souffle dans les tentes des Hébreux errants… Ainsi, Flusser commence une analyse phénoménologique de quelques images et concepts du judaïsme, considéré par Flusser comme une des matrices culturelles de l’Occident.
Les réflexions sont riches en métaphores sagaces, comme celle du vent qu’arrive à détruire les maisons : il est entré par les trous dans les murs, notamment faits pour connecter les fils d’électricité qui ont, finalement, envahi les maisons. Résultat : nous ne vivons plus dans un lieu protégé, privé. Bien au contraire, nous sommes paradoxalement exposés à ce qui est public. Alors, selon Flusser, nous pouvons habiter de nouveau sous les tentes.
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